Que devient la CCN 66 ?
"On ne va pas faire disparaître un environnement conventionnel par dépit", a assuré Stéphane Racz, le directeur général du Syneas. Contrairement à la Fehap (qui a dénoncé partiellement la CCN 51 en septembre 2011), le Syneas ne tient pas à entrer dans un rapport de force avec les organisations syndicales de salariés. "En décembre, on a acté la fin d'un processus mais on veut poursuivre le dialogue social". "Il est de notre devoir de faire évoluer notre secteur. Nous considérons que la convention collective de 1966 existe toujours et qu'il faut la faire évoluer", a ajouté Stéphane Racz, pour qui "la 66 a toujours sa pertinence".
Les instances dirigeantes du Syneas ne veulent pas du "tout ou rien" et refusent l'idée d'une épée de Damoclès planant sur le dialogue social. Mais sur quoi celui-ci va-t-il porter si les syndicats de salariés refusent de revoir les grilles de classifications et de rémunération. Pour Alain Raoul, vice-président du Syneas, "ces longues années de négociations ont tout de même fait avancer les choses sur certains points, comme l'idée d'une grille unique par exemple". D'ailleurs, les organisations de salariés auraient demandé l'ouverture de discussions sur les nouveaux métiers. Preuve selon les employeurs que le dialogue continue.
Et la CCU ?
Quid d'une convention collective unique (CCU) au niveau de la branche Unifed, comme le réclament certains dont la Fegapei (l'autre syndicat employeur de la CCN 66) ? Le Syneas n'y est pas opposé mais ne veut pas pour autant abandonner la 66. Pour Alain Raoul, "la CCU est un objectif sur lequel on s'engage mais cela ne résoudra pas tous les maux du jour au lendemain". Pour discuter du périmètre et du contenu de cette éventuelle CCU, le comité directeur de l'Unifed prévoit d'ailleurs d'organiser une réunion avant l'été.
Autrement dit, le Syneas a donc choisi de continuer à faire évoluer ses conventions collectives actuelles (CCN 66 mais aussi CHRS et FJT), tout en enrichissant la réflexion sur une CCU. Tel est le message qui sera porté aux adhérents, lors d'un tour des régions qui débute aujourd'hui à Montpellier pour se terminer en juin 2012, date à laquelle le Syneas convoquera une assemblée générale.
Plus de visibilité sur le plan politique
Pour Philippe Launay, président du Syneas, il faut "construire une vraie représentation de ce secteur qui est très morcelé, pas très visible pour le citoyen et la puissance publique", rechercher "une efficience à la fois gestionnaire et sociale".
Premier dossier auquel le syndicat compte s'atteler : la question du financement des associations. Lors de la conférence salariale du 30 janvier dernier, la direction générale de la cohésion sociale (DGCS) a indiqué aux professionnels que la masse salariale dans le secteur n'évoluerait que de 0,8 % en 2012. Pour le Syneas, ce chiffre ne couvre pas l'augmentation mécanique de la masse salariale qui est de 1 % en raison du GVT (Glissement vieillesse technicité). Cela aboutit donc à "une baisse de 0,2 %", soit 18 millions d'euros. Le Syneas compte intervenir auprès des décideurs et de la classe politique pour combler ce manque de financement. Le dossier va être envoyé dans les jours qui viennent à 200 interlocuteurs administratifs et politiques : gouvernement, parlementaires, administration, équipes des différents candidats à l'élection présidentielle. Un "interventionnisme" complètement assumé par le Syneas. Car ce qui est important "c'est d'affirmer son identité, dépasser l'incantation et le discours, porter notre parole dans toutes les instances". "On veut être des partenaires et pas simplement des prestataires", a conclu Philippe Launay.
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