CAFERUIS

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Aide à la parentalité : trouver l'équation magique

Publié par Admin sur 13 Septembre 2012, 08:00am

Catégories : #Infos

Dans un rapport remis à la ministre à la Famille, le Centre d'analyse stratégique souhaite développer les dispositifs de soutien à la parentalité. A partir d'exemples étrangers, le CAS explique comment il est possible de combiner une intervention générale pour le plus grand nombre et des opérations ciblées. Pour plus d'efficacité, les parents devraient être mis à contribution.

Dans les divers pays occidentaux, l'exigence de mieux accompagner la parentalité s'est faite jour depuis deux décennies à la faveur d'un double mouvement : les évolutions des configurations familiales (plus souvent monoparentales ou reconstituées) et une attention plus forte à la personnalité des enfants ; le volontarisme accru des pouvoirs publics qui veulent, en contrepartie d'une intervention plus déterminée, mettre en avant la notion de responsabilisation des parents. Apparemment d'une évidence biblique, l'aide à la parentalité se heurte cependant à quelques difficultés majeures d'ordre à la fois éthique et pratique. Le document du Centre d'analyse stratégique en cite quelques-unes : "Comment soutenir sans prescrire ? Même si elle est efficace, l'intervention des pouvoirs publics est-elle légitime dès lors qu'aucun manquement aux obligations parentales n'est avéré ? Faut-il concevoir des services pour les parents qui en expriment le besoin ou adopter une démarche proactive ?"

 

Les critiques de la Cour des comptes

 

La France a pris quelque retard dans l'impulsion donnée à ce type d'intervention sociale qui vise plus à "faire avec" qu'à "faire pour". Il existe pourtant une profusion de démarches et initiatives, comme les Réseaux d'écoute, d'appui et d'accompagnement des parents (Reaap) ou les contrats locaux d'accompagnement à la scolarité (Clas). Mais tout cela est un peu épars et désordonné. La Cour des comptes, dans son rapport 2009, s'en était émue en posant diverses questions quant au pilotage de cette politique et à l'empilement des dispositifs sans vraie cohérence.
Depuis, les choses ont gentiment, mais lentement, progressé avec l'installation, fin 2010, d'un comité national de soutien à la parentalité dont les travaux n'ont pas fait les grands titres des journaux. Le rapport du CAS chiffre à environ 120 millions d'euros (en 2010) le coût de ces divers programmes d'aide à la parentalité, dont 50 millions proviennent de la Cnaf. Le rapport du CAS se garde bien de comparaisons internationales (certains pays ayant recours à des financements privés), mais il semble bien que le cocorico n'est pas de saison. Raison de plus pour regarder ce qui se fait ailleurs.

 

Expériences étrangères

 

Ailleurs, justement, les initiatives ne manquent pas. Au Québec, des "soirées de gars" sont organisées autour de la lecture pour rapprocher père et fils. Chez le voisin étatsunien, les Parent Academy Programs permettent aux parents de mieux comprendre le fonctionnement de l'école, quitte à leur proposer des cours de rattrapage pour réussir à suivre la scolarité de leur rejeton. Aux Pays-Bas, les parents volontaires se font filmer dans leurs interactions avec leurs enfants pour ensuite décrypter celles-ci. De son côté, la Finlande met à disposition un bureau dans chaque commune où les parents peuvent rencontrer un conseiller sur les questions d'éducation. 

 

S'appuyer sur l'expertise des parents

 

Par-delà les spécificité nationales, un constat s'impose : "Tous les pays font face à deux questions identiques. La première est d'identifier l'offre de services pouvant répondre le mieux aux besoins de tous les parents. La seconde est de permettre l'accès effectif à ces services".  
Sur le premier point, les auteurs insistent sur la nécessaire diversification des intervenants. Les enjeux de la parentalité, en effet, se situent dans un large spectre (scolarité, relation aux autres, loisirs, réseaux sociaux, sexualité) qu'aucun professionnel n'est en mesure d'embrasser seul. Il faut donc faire appel à des intervenants très diversifiés : travailleurs sociaux, psychologues, avocats, médiateurs.... D'autre part, il peut être intéressant de privilégier le témoignage direct des parents qui ont été concernés par tel ou tel problème. En Israël, un programme est animé par des "parents formateurs" qui obtiennent plus facilement la confiance de leurs pairs. 

 

Cibler les groupes les plus en attente


En même temps qu'on propose une "offre diversifiée", il faut répondre aux situations spécifiques de divers groupes sociaux qui a priori rencontrent davantage des problèmes éducatifs. Sont ainsi cités dans le rapport les populations d'origine étrangère, les parents d'adolescents, les familles monoparentales  et "le soutien aux pères", à l'image d'une démarche singapourienne où un centre offre des ateliers aux pères pour comprendre le développement de leurs enfants. 

 

Ne pas stigmatiser les parents


Sur le second axe (rendre l'accès effectif), le rapport insiste sur divers outils: constituer des portails pour rendre les informations disponibles ; développer des initiatives au sein même des entreprises ; adapter les horaires des programmes aux contraintes des familles (donc plutôt en soirée et le week-end). Afin de ne pas stigmatiser les parents et de banaliser ce genre d'intervention, il est conseillé de proposer ces services dans des lieux déjà fréquentés par les parents.
Refusant de considérer les parents démissionnaires, la ministre de la Famille, Dominique Bertinotti, à qui le rapport a été remis, a confié à l'Igas le soin d'auditer ce secteur foisonnant. Avant de prendre des décisions politiques?      

 

Source : TSA

   
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